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CIVILISATION? SYLVILISATION?

RÉFLEXIONS SYLVILISÉES
à bâtons rompus et pêle-mêle.

CIVILISATION: DÉFINITIONS

Il est difficile de donner en quelques mots une définition de la civilisation quand des bibliothèques entières traitent du sujet.

En paraphrasant WIKIPEDIA (faisons simple!), on peut dire que la civilisation est l'ensemble des caractéristiques d'une société du point de vue technique, intellectuel (ou culturel), politique et moral.

On peut aussi envisager la civilisation comme un idéal à atteindre et comme un processus de transformation de la société vers cet idéal. Malheureusement, cet idéal a été la principale légitimation donnée à la colonisation impérialiste (...). Puisqu'il s'agissait, avec la colonisation, de «civiliser» les peuples du monde dans une vision hiérarchique et évolutionniste de la civilisation."

"En 1795, dans "Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain" de Condorcet, l'idée de civilisation désigne les progrès accomplis par l'humanité dans une nation donnée lorsqu'il fut possible de passer de l'état de barbarie à celui de civilisé."

Là où un des bâts blesse c’est que dans toutes les civilisations dominantes, on trouve un pouvoir absolu autoproclamé bien souvent sur base d’une relation privilégiée avec un supposé pouvoir spirituel indémontrable, autrement dit avec UN dieu ou avec un de ses Archanges… Une des caricatures étant les rois de France "bling-bling" avec leur droit divin qui leur permettra durant des siècles de jouir d’un pouvoir absolu sur leurs sujets… Et quand ce n’est pas sur un dieu douteux, c’est sur des valeurs morales arbitraires de bien et de mal que s’érigent les civilisations…"

En fait en voulant défendre ou étendre leur propre civilisation, des civilisations peuvent tomber dans la barbarie de laquelle, supposément, il cherchait à sortir…

Mais en rédigeant cette page web sur la sylvilisation, je voudrais absolument éviter des écueils comme celui de décréter ce qui est bien et ce qui est mal…, et celui de ne voir que le noir côté des choses (même si dans un gâteau empoisonné, ce qui compte après tout, c’est la présence d’arsenic et non pas la qualité de la farine, ni la quantité de sel que le pâtissier a jugé bon d'y mettre)…

Ceci dit, concrètement, aujourd’hui, la civilisation c’est le progrès, le développement des sciences et des connaissances, le bien-être, le confort, les facilités, la santé, la sécurité, la tranquillité, la communication, l’art et le raffinement… et pour citer Jacques ATTALI, « le système (la civilisation française (?) c’est la démocratie, la laïcité, la méritocratie, la sécurité sociale, l’éducation, la police et l’armée!!! » et, dit-il, je suis pour!!!

Difficile d’être contre, sauf quand il y a des abus… et il y a souvent des abus, surtout quand cela touche à l’ordre du pouvoir et à son maintien.

Mais, qui peut être contre le progrès, le développement des sciences et des connaissances, le confort, la santé, la sécurité? Sincèrement, je ne suis pas contre, bien au contraire, mais est-ce que tout ceci ne peut pas exister en dehors de la démarche de civilisation?…

Mon objectif en développant cette publication n’est pas de créer une polémique, ni d’attiser les haines et les passions sur des thèmes invérifiables et problématiques… Il est juste de simplement évoquer des idées, des hypothèses et voir ce que cela donne.

Tout le monde peut se tromper de bonne foi: Marx a donné Staline et Pol Pot; et Marie Curie a donné Tchernobyl et Fukushima…

Même si Piel Petjo Maltest avait affirmé que les démarches de la sylvilisation et de la civilisation sont totalement opposées, je persiste à penser qu’il peut toujours y avoir un terrain commun, un terrain d’entente…

Et j’ai retenu le concept qu’il aimait bien défendre, celui de DÉSESCALADE - comme on parle de désescalade de la violence ou de la peur… Un concept proche de celui de décroissance, mais qui me semble plus réaliste et plus dynamique…

Et puis, comment distinguer SYLVILISATION et civilisation, sans faire un dualisme primaire de type bien ou mal?

Force est de constater, que chaque jour qui passe nous éloigne de la Nature, de notre Nature, parce que celle-ci est jugée imparfaite, dangereuse, inhospitalière, cruelle et inacceptable… La Nature, par nature, est jugée hostile… Et malheureusement, la Nature aujourd’hui ressemble plus aux Chasses du Comte Zaroff qu’à un espace de plénitude et de liberté. Chasses avec des proies innocentes, des prédateurs inconscients, la survie et la mort, la violence, la menace en permanence, et l’adrénaline à chaque instant…

Pour échapper à l’emprise insupportable de la nature, l’homme aurait commencé à se regrouper dans des villages, plus sûres, au point de s'agglutiner dans des villes de plus en plus grandes et, finalement, de plus en plus polluées et donc de plus insalubres.

Comment définir la SYLVILISATION?

Pour WIKIPEDIA et Éric Van Monckhoven: "Le terme SYLVILISATION dérive du latin silva, sylve. Il désigne un cadre conceptuel ou une vision du monde à partir duquel s'élaborent des savoirs, des connaissances, des modes de vie et d'organisation sociale, politique et économique dont la source d'inspiration est la forêt, métaphore centrale de la nature."

Parler de SYLVILISATION est-ce remettre en cause la civilisation?

La SYLVILISATION peut-elle se définir indépendamment de la civilisation?

Peut-on envisager le progrès et le développement en dehors de la civilisation??

Si oui, est-ce prendre le risque de la régression, du chaos et de la barbarie?-   Nous sommes amenés à faire des choix individuels et collectifs sans vraiment avoir tous les éléments pour choisir; mais nous laissons parler notre raison ou notre coeur...

La SYLVILISATION, pour moi, c'est d'abord un sentiment: le sentiment que nous ne suivons pas le bon chemin, que malgré tous nos efforts, toute notre implication nous nous éloignons de notre objectif fondamental.

La SYLVILISATION, une autre théorie?

La question n'est pas de savoir si l'on peut faire différemment mais si on peut faire mieux.​​

 

Comment avancer dans une recherche approfondie sur la SYLVILISATION sans perdre tout réalisme: le défi est immense et appelle à la prudence, et comment aborder le thème de la SYLVILISATION en toute quiétude, sans craindre de paraître ou d’être catalogué comme "secte chelou» au discours "mystico-fromageant", dangereux et pernicieux, sans être accusé de faire l’apologie de l’ignorance et de l’obscurantisme.

Une des grandes craintes que peut susciter l’idée même de SYLVILISATION, est qu’elle nous laisse, premièrement, en marge ou en dehors de l’évolution humaine apportée par (la ou) les civilisations à travers leurs progrès scientifiques, technologiques, philosophiques, économiques et sociaux… et, deuxièmement, qu’elle nous laisse isolés comme les habitants d’une île au milieu d’un océan immense, sans moyens de communications, et soumis indéfiniment aux pires influences… À la civilisation, on associe les concepts de progrès, de développement des sciences et des connaissances, de confort et de bien-être, de santé, de sécurité, de culture, d’art et de raffinement… mais tout ceci ne peut-il exister en dehors de la civilisation?

L’idée n’est pas de théoriser à l’infini sur ce qu’est ou n’est pas la SYLVILISATION.

Le monde actuel est mal fait et cruel: pyramide alimentaire, proies et prédateurs, peur et rapacité nous semblent spontanés et finalement deviennent la norme; et l’homme, lui-même, peut se retrouver soumis aux pires instincts de prédateurs des uns et des autres, notamment de ses semblables… Le monde tel que nous le percevons ou que nous le vivons, ne serait-il, depuis le début qu’un immense champ de bataille, un colossal conflit d’intérêts où le fort bouffe le faible, où le fauve bouffe la gazelle où le riche écrase le pauvre…

Mais en même temps, par chance, le plus intelligent ou le plus entreprenant amène connaissance, progrès et soulagement surtout dans le domaine médical et dans les technologies.

Pourquoi une SYLVILISATION? En quoi serait-elle différente? En quoi serait-elle meilleure? Une SYLVILISATION, pour rectifier nos orientations, sans perdre une certaine forme de sagesse que la civilisation a pu établir au cours des millénaires et sans (re)tomber dans le chaos ou les ténèbres (l’obscurantisme) que nous aurions pu connaître dans le passé ou sous d’autres latitudes. Le monde moderne se trouve confronté à d’immenses défis: maladies, totalitarismes, guerres, catastrophes naturelles. Devant de tels défis et dans un monde aussi fragile et instable, il peut sembler hasardeux (pour un occidental) de s’aventurer plus loin qu’une simple démocratie confortable à la française, qui sait fermer les yeux sur ce qu’il n’est pas bon de voir. Comment faire face aux épidémies, aux pandémies comme celle de 2020, sans une certaine stabilité politique, économique et sociale et surtout sans avoir su les identifier médicalement.

La nature actuelle ne permet pas uniformément une vie sylvilisée harmonieuse à 100% - principalement dans les zones très froides ou très chaudes où là, on est plus dans la survie, la précarité et dans la dépendance que dans l’harmonie, surtout au niveau alimentaire….

​​

SYLVILISATION, HISTOIRE ET PROTOHISTOIRE

J’aurais pu placer, comme P. P. Maltest, l’alpha de la SYLVILISATION sur un supposé «Âge d’Or» de l’humanité, donnant au concept une connotation relativement ésotérique et «irrationnelle» qui se démarquerait des déductions scientifiques contemporaines, fussent-elles vraies ou fausses. Force est de constater que faute de preuves tangibles, ce point de départ n’est nullement satisfaisant pour «personne». Il faudrait donc, dès lors, situer la SYLVILISATION sans référence à un passé hypothétique, trop lointain pour être «perçu» et analysé scientifiquement.

En plaçant, la SYLVILISATION parmi les faits préhistoriques, il serait à craindre que la démarche se voit étiqueté comme sectaire et irrationnelle, etc… Alors pour éviter le problème, je vais mettre de côté un passé qui m’échappe pour me concentrer sur un futur et un présent qui nous interpellent; et essayer de tabler uniquement sur des constats et des choix dans le monde moderne.

Les affirmations de PPM:

SYLVILISATION ET DÉSESCALADE

Le concept de DÉSESCALADE est un concept important dans la dynamique de la SYLVILISATION.

Définition de désescalade:

(Larousse) Diminution progressive de la menace et de la tension qui résultent d’un processus d’escalade militaire, sociale. Diminution progressive du niveau élevé atteint par quelque chose: désescalade des prix…

(Wikipedia) Changement d’orientation d’une action, d’un résultat, consistant à revenir en arrière, à en arrêter la croissance: désescalade thérapeutique. Approche d'intervention visant à réduire les tensions, les émotions et la violence.

Alors qu’on a parlé un certain temps de DÉCROISSANCE pour décrire un phénomène de réduction de notre consommation et de notre empreinte écologique, et, plus récemment de TRANSITION, notamment dans les expressions "transition écologique" et "transition énergétique", il me semble que le terme «DÉSESCALADE» est plus digeste, plus judicieux, plus acceptable et plus porteur que celui de «décroissance».

Dans ce sens, la SYLVILISATION pourrait donc être un outil de désescalade.

SYLVILISATION ET SANTÉ

D'expérience, c'est au niveau de la santé que la SYLVILISATION peut amener le plus de doute.

la médecine moderne, grâce à des technologies de plus en plus performantes, fait des progrès considérables; nous préserve de plus en plus de la maladie et augmente notre espérance de vie dans des conditions optimum.

SYLVILISATION ET SCIENCE

Le concept de SYLVILISATION s’oppose-t-il à la Science?

La Science est une démarche à la recherche de la vérité, de la connaissance du réel et de ses interactions, mue par la curiosité, la motivation, encadrée par une rigueur méthodologique et par un progrès technologique constant.

Cependant, dans une société tout le monde n’est pas scientifique: il y a des scientifiques qui eux font avancer la Science et la société.

La SYLVILISATION, c’est orienter l’inventivité, l’ingéniosité et la créativité de l’homme vers et pour la Nature; autrement dit, essayer de comprendre et de gérer les phénomènes naturels qui façonnent le vivant sur la Terre, et la Terre elle-même, de comprendre et de gérer les ressources naturelles, pour le bienfait de l’humanité, sans manipulations hasardeuses ou nocives, sans nuire à la Nature, mais bien au contraire à son bénéfice absolu.

SYLVILISATION ET NATURE

Il y a des millions d’années, le soleil brillait de la même façon, l’été, le ciel était bleu à l’identique, des nuages similaires aux nôtres se déplaçaient au-dessus des têtes, les arbres et leur feuillage bruissaient sous le souffle du vent, la pluie de temps en temps tombait: le monde était-il fondamentalement si différent?

La nature telle qu’on la connait est à la fois magnifique et horriblement infecte. Et c’est là que l’on a un dilemme.

Comment peut-on penser que la prédation soit un principe naturel? Accepter la prédation c’est accepter l’enfer, c’est comme accepter le viol, le meurtre… Et pourtant, la civilisation s’est battu et continue à se battre pour que le viol comme le meurtre soit sévèrement condamné car cela touche notre espèce… mais lorsque cela touche le monde animal on estime que c’est normal et qu’il n’y a rien à y faire… On parle alors de sélection naturelle. C’est la peur, le carnage et la mort possible à chaque instant.

La nature le plus souvent est perçue comme étant maléfique et «par nature» dangereuse. Elle ressemble plus, pour le monde animal, aux «Chasses du Comte Zaroff» qu’à un jardin d’Eden, avec des prédateurs, des proies, la survie, la mort, la violence permanente.

Force est de constater que chaque jour nous nous éloignons de la Nature parce que celle-ci depuis longtemps est jugée imparfaite, dangereuse, inhospitalière, cruelle et finalement inacceptable et repoussante. Alors pour échapper à son emprise nous nous sommes regroupés dans des villages plus sécuritaires jusqu’au point de nous agglutiner dans des villes de plus en plus grandes…

On reproche souvent à ceux qui veulent vivre un retour un peu extrême à la Nature de s’imaginer qu’un Bon Sauvage puisse exister un jour. Finalement, que toute expérience dans ce sens ne peut être que ponctuelle ou qu’être le fruit d’une immaturité et finalement, se solder par un scénario macabre à la «Majesté des mouches» de William Golding, dans lequel, « un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société s’écrase sur une île déserte. Le pilote et les adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, quinze enfants survivants tentent de s’organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d’une religion rudimentaire et d’un chef charismatique, Jack. Offrandes sacrificielles, chasse à l’homme, guerres sanglantes: la civilisation disparaît au profit d’un retour à un état proche de l’animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur existence ».

La dégradation de l’environnement progresse.

Dans la civilisation, construire c'est valoriser. Laisser une forme naturelle c'est finalement stagner.

SYLVILISATION, CIVILISATION ET CIVILISATIONS

SYLVILISATION ET FAUNE

Aujourd’hui, les espèces animales disparaissent à grande vitesse faute d’espace et surtout de raison d’exister dans un monde de «marchandisation» du vivant: «un ours, à quoi ça sert? comme dit la chanson des Saltimbanques.

SYLVILISATION ET FLORE

Dans une vision civilisée, le pissenlit, l'ortie, le bambou sont de « mauvaises herbes ». Dans une vision sylvilisée, ce sont des trésors et des bienfaits.

SYLVILISATION ET ALIMENTATION

Le carnivorisme, et donc l'omnivorisme, naissent probablement de la précarité et de la survie... C'est vrai, qui, sain de corps et d'esprit, se lève le matin en se disant: je vais me manger un agneau, un poisson, un veau, une vache?...

SYLVILISATION ET FORESTATION

A chaque hypothèse, correspond son opposé souvent intransigeant et réducteur; ainsi, si vous parlez de reforestation, on peut vous avancer que reverdir la planète peut avoir des conséquences négatives, voire dramatiques. Je me demande bien lesquelles.

SYLVILISATION ET SOCIÉTÉ

Civilisation: Injustice sociale mais de plus en plus de bien-être en général.

En Europe, nous vivons une période d'abondance inégalée:  les supermarchés, en particulier, regorgent de produits: viandes, fromages, fruits et légumes s'étalent dans toute leur splendeur dans les rayons des magasins, la médecine, grâce à des technologies de plus en plus performantes, fait des progrès considérables; nous préserve de plus en plus de la maladie et augmente notre espérance de vie dans des conditions optimum.

SYLVILISATION ET CONFLITS

Notre monde civilisé semble marqué par les conflits d’intérêts et les concurrences que «nous» essayons de résorber au mieux de manière plus ou moins barbare, plus ou moins respectueuse, par la justice et les lois, par la force et la guerre, etc, etc.

Depuis quand existent ces conflits? Depuis toujours? D’où naissent-ils? Vont-ils, quoi qu’on fasse, toujours nous coller à la peau comme une ombre inséparable?Depuis quand existent ces conflits? Depuis toujours? D’où naissent-ils? Vont-ils, quoi qu’on fasse, toujours nous coller à la peau comme une ombre inséparable?

SYLVILISATION ET RELIGIONS

Le monde actuel est tellement malade et fragile qu’il ne peut y avoir un dieu suprême et omnipotent qui gère tout ça, à moins que ce dieu suprême ne soit qu’un psychopathe sadique et que le sadisme soit la norme…

SYLVILISATION ET RYTHMES

La civilisation (comme la SYLVILISATION) a ses rythmes:

Rythme des saisons marqué par l’agriculture et les récoltes, les fruits et les légumes qui inondent les étalages des marchés; rythme des semaines, à travers le travail, l’école, les vacances: 5 ou 6 jours d’activités et un ou 2 jours de repos;

Rythme de la journée lui aussi marqué par le travail ou l’école: la réveil qui sonne, le petit-déjeuner, la toilette, les transports sur le lieu d’activité, une pause autour de midi pour recharger la machine humaine, quatre nouvelles heures d’activité, puis la sortie, le «happy hour», le retour à la maison, la soirée en famille et la nuit bienfaitrice, etc, etc;

Rythme de la vie biologique et sociale: les premiers pas, les premiers mots, les premiers jeux entre copains et copines, la puberté, les premiers amours, la création d’une famille, etc, etc, la retraite, etc, etc.

La SYLVILISATION, elle aussi, a ses rythmes perçus comme des harmoniques et non comme des contraintes.

SYLVILISATION ET DÉVELOPPEMENT

Entre mise en valeur (valorisation) et exploitation (surexploitation) la ligne de démarcation est souvent très mince.

SYLVILISATION ET SURPOPULATION

« La Terre peut fournir assez pour répondre aux besoins de tout le monde, mais jamais assez pour la voracité de certains!»: Gandhi

Grand promoteur du modèle américain, Jacques Yves Cousteau écrivait en 1991 dans le « Courrier de l’Unesco »: « Notre planète d’il y a quinze ans ne pouvait pas assurer une vie agréable à plus de 700 millions de personnes! La population mondiale était alors de 4 milliards! Alarmé par le résultat de mes recherches, je mets le directeur du laboratoire au courant du résultat que j’avais obtenu. Savez-vous ce qu’il m’a dit? Que mes résultats étaient très optimistes. Il avait procédé à la même construction que moi et il avait obtenu un résultat de loin inférieur au mien! Depuis, je suis obsédé par le problème de l’habitabilité de la planète. La population mondiale s’élève, actuellement, à 5,7 milliards d’habitants. Et cette population augmente à une allure vertigineuse. Tous les six mois, une population égale à celle de la France vient s’ajouter à la précédente. Et tous les dix ans, c’est une population égale à celle de la Chine qui vient s’ajouter à celle de notre fourmilière humaine. Tout le monde est convaincu de ceci: l’accroissement de la population ne peut pas continuer ainsi, anarchiquement, sur un mode cancéreux… Nous voulons éliminer les souffrances, les maladies? L’idée est belle, mais n’est peut-être pas tout à fait bénéfique sur le long terme. Il est à craindre que l’on ne compromette ainsi l’avenir de notre espèce. C’est terrible à dire. Il faut que la population mondiale se stabilise et pour cela, il faudrait éliminer 350.000 hommes par jour. C’est si horrible à dire, qu’il ne faut même pas le dire. Mais c’est l’ensemble de la situation dans laquelle nous sommes engagés qui est lamentable".

Plutôt sanguinaire et pessimiste le Cousteau!! Peut-on encore éviter ce scénario catastrophique et abject à la Cousteau?

Sans être un oiseau de mauvaise augure, je pense qu'au rythme où "évoluent" les choses sur la planète, il est à craindre que des scénarios à la Cousteau ne se réalisent. Ses scénarios sont-ils totalement exclus dans l'avenir? Peuvent-ils encore évités? Ne représentent-ils que la paranoïa ou le cynisme de leur auteur? En fait, je n'en sais rien; mais il faut reconnaître qu'il y a de quoi s'interroger et même s'inquiéter.

L’augmentation de la population mondiale peut-elle être un frein ou un empêchement à la SYLVILISATION?

Sommes-nous trop nombreux? Oui et non. La planète est, en réalité, quasiment vide de population, mais l'on préfère s'agglutiner, s'entasser dans des agglomérats d'agglomérations de plus en plus grandes et finalement de plus en plus malsaines.

SYLVILISATION ET EXPLORATION SPATIALE

Einstein a dit que Dieu ne joue pas aux dés; mais peut-être qu’il joue à la pétanque et que finalement la Terre n’est rien de plus qu’une boule de pétanque balancée par le tout puissant vers on ne sait quel cochonnet…

Ne serait-il pas plus réjouissant de penser que la Terre est notre vaisseau spatial naviguant dans une direction précise…

Le monde moderne se trouve confronté à d’immenses défis. Devant de tels défis, on peut se concentrer sur des solutions «extérieures» comme coloniser la Lune ou Mars, ou bien sur des solutions «locales» et terrestres, ou bien jumeler les deux défis.

SYLVILISATION ET LIMITES

Comment, dans une démarche, aller le plus loin possible sans aller trop loin.

Aller trop loin, c’est quoi?

Peut-on imaginer raisonnablement un monde naturel où l'on aurait abandonné nos principales créations et outils; un monde sans "électricité" et donc sans lumière "artificielle", sans télévision, sans radio, sans téléphone, sans ordinateur, ni informatique, sans véhicules automobiles, voitures, avions, vélos, fusées, trains, navires, sans plastique, sans verre, sans béton, sans métal, sans eau courante, sans machines, ni machineries, sans feuilles de papier, sans équipements hospitaliers, etc, etc...

Comment serait ce monde?

De telles sociétés ont bien sûr déjà existé et existent peut-être encore dans certaines régions du monde les plus reculées (mais je n'en suis pas vraiment sûr); et de toute façon, elles sont destinées à disparaître rapidement. Ce sont des sociétés qualifiées de primitives (dans le sens péjoratif), et elle ne représente en aucun cas une libération vers un monde primordial, pas plus qu'un modèle d'avenir, viable et désirable ...

Je suis installé, à l'instant, dans le jardinet d'un petit pavillon confortable de la banlieue parisienne, et je me dis, si je retire tout ce que je viens d'énumérer, que me reste-t-il? Le jardin, les plantes, les arbres, les oiseaux, les insectes, les voisins (en pagne et qui se demandent ce qui se passe hahaha), leurs chiens et leurs chats, le soleil, le ciel bleu, les nuages, prochainement la pluie, plus tard la neige et le froid... Où vais-je dormir? Dans une petite cabane en paille? Que vais-je manger? De l'herbe? Des orties? Que vais-je faire, maintenant, de mes dix doigts et de tout ce temps que sera ma vie??? Quel sera mon avenir et celui de mes voisins? Me serais-je, moi-même condamné à une vie d'enfer, de misère, de privation, de précarité (d'où je ne pourrais plus sortir)? Cette réflexion peut sembler absurde, gratuite et futile puisque tous les éléments technologiques cités ont été pensés, créés et développés, justement, pour libérer l'homme, le rendre plus indépendant, plus autonome, plus efficace et plus créateur...

L'objectif de ce site est aussi de réfléchir à tout ceci...

SYLVILISATION ET OPINIONS

Traduction d’un texte de l’activiste autochtone NEMONTE NENQUIMO, cofondatrice de l’ONG Ceibo Alliance et première femme présidente du conseil de coordination du peuple Waorani de la province de Pastaza (Conconawep), Équateur. Une tribune publiée le 12 octobre 2020 par le journal britannique The Guardian. L'opinion d'une femme Waorani d'Amazonie "Nous, les peuples indigènes, nous nous battons pour sauver l'Amazonie, mais la planète entière est en danger parce que vous ne la respectez pas. Chers présidents des neuf pays amazoniens, et à tous les dirigeants mondiaux qui partagent la responsabilité du pillage de notre forêt tropicale: Je m'appelle Nemonte Nenquimo. Je suis une femme Waorani, une mère, et une chef pour mon peuple. La forêt amazonienne est ma maison. Je vous écris cette lettre parce que les incendies font encore rage. Parce que les entreprises déversent du pétrole dans nos rivières. Parce que les mineurs volent l'or (comme ils le font depuis 500 ans) et laissent derrière eux des fosses ouvertes et des toxines. Parce que les voleurs de terres coupent la forêt primaire pour que le bétail puisse paître, que les plantations puissent être cultivées et que l'homme blanc puisse manger. Parce que nos aînés meurent du coronavirus et que vous planifiez entre temps vos prochains plans pour découper nos terres afin de stimuler une économie qui ne nous a jamais profité. Parce qu’en tant que peuples indigènes, nous nous battons pour protéger ce que nous aimons – notre mode de vie, nos rivières, les animaux, nos forêts, la vie sur Terre – et il est temps que vous nous écoutiez. Dans chacune de nos centaines de langues différentes à travers l'Amazonie, nous avons un mot pour vous – l'étranger, l'inconnu. Dans ma langue, le WaoTededo, ce mot est « cowori ». Et il n'est pas nécessaire que ce soit un mauvais mot. Mais vous l'avez rendu mauvais. Pour nous, le mot a pris le sens suivant (et d'une manière terrifiante, votre société en est venue à incarner cela) : l'homme blanc qui en sait trop peu sur le pouvoir qu'il exerce, et les dégâts qu'il cause. Vous n'êtes probablement pas habitués à ce qu'une femme indigène vous traite d'ignorants et, moins encore, dans un média comme celui-ci. Mais pour les peuples indigènes, c'est clair : moins vous en savez sur une chose, moins elle a de valeur pour vous, et plus elle est facile à détruire. Et par «facile», j'entends : sans culpabilité, sans remord, bêtement, et même vertueusement. Et c'est exactement ce que vous faites pour nous, les peuples indigènes, pour nos territoires de forêt tropicale et, en fin de compte, pour le climat de notre planète. Il nous a fallu des milliers d'années pour apprendre à connaître la forêt amazonienne. Pour comprendre ses voies, ses secrets, pour apprendre à survivre et à prospérer avec elle. Et pour mon peuple, les Waorani, nous ne vous connaissons que depuis 70 ans (nous avons été « contactés » dans les années 50 par des missionnaires évangéliques américains), mais nous apprenons vite, et vous n'êtes pas aussi complexes que la forêt tropicale. Quand vous dites que les compagnies pétrolières disposent de nouvelles technologies merveilleuses qui permettent de siroter le pétrole sous nos terres comme les colibris sirotent le nectar d'une fleur, nous savons que vous mentez parce que nous vivons en aval des marées noires. Quand vous dites que l'Amazonie ne brûle pas, nous n'avons pas besoin d'images satellites pour vous prouver le contraire ; nous suffoquons avec la fumée des vergers que nos ancêtres ont plantés il y a des siècles. Quand vous dites que vous cherchez d'urgence des solutions au problème climatique, tout en continuant à construire une économie mondiale basée sur l'extractivisme et la pollution, nous savons que vous mentez parce que nous sommes les plus proches de la terre, et nous sommes les premiers à entendre ses appels à l’aide. Je n'ai jamais eu la chance d'aller à l'université et de devenir médecin, ou avocat, ou politicien, ou scientifique. Mes aînés sont mes professeurs. La forêt est mon professeur. Et j'ai suffisamment appris (et je parle aussi pour mes frères et sœurs indigènes à travers le monde) pour savoir que vous vous êtes égarés, que vous avez des problèmes (bien que vous ne les compreniez pas encore complètement) et que vos problèmes sont une menace pour toute forme de vie sur Terre. Vous nous avez imposé votre civilisation et regardez maintenant où nous en sommes : pandémie mondiale, crise climatique, extinction d'espèces et, à l'origine de tout cela, une pauvreté spirituelle généralisée. Pendant toutes ces années à prendre, prendre, prendre sur nos terres, vous n'avez pas eu le courage, ni la curiosité, ni le respect d'apprendre à nous connaître. Pour comprendre comment nous voyons, pensons, ressentons et ce que nous savons de la vie sur cette Terre. Je ne pourrai pas non plus vous l’enseigner dans cette lettre. Mais ce que je peux dire, c'est que cela a un lien avec des milliers et des milliers d'années d'amour pour cette forêt, pour cet endroit. L'amour au sens le plus profond, comme une vénération. Cette forêt nous a appris à marcher avec légèreté, et parce que nous avons appris à la connaître, parce que nous l’avons écoutée et défendue, elle nous a tout donné : de l'eau, de l'air pur, de la nourriture, un abri, des médicaments, du bonheur, du sens. Et vous êtes en train de nous enlever tout cela, pas seulement à nous, mais à tous les habitants de la planète et aux générations futures. C’est le petit matin en Amazonie, juste avant l'aube : un moment qui nous permet de partager nos rêves, nos pensées les plus fortes. Et c'est pourquoi je vous dis à tous : la Terre n'attend pas que vous la sauviez, elle attend que vous la respectiez. Et nous, les peuples indigènes, nous attendons la même chose."

A CLASSER:

Parler de SYLVILISATION est-ce remettre en cause la civilisation?

La SYLVILISATION peut-elle se définir indépendamment de la civilisation?

Peut-on envisager le progrès et le développement en dehors de la civilisation??

Si oui, est-ce prendre le risque de la régression, du chaos et de la barbarie?-   Nous sommes amenés à faire des choix individuels et collectifs sans vraiment avoir tous les éléments pour choisir; mais nous laissons parler notre raison ou notre coeur...

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